règles et troubles digestifs : de quoi s’agit-il ?
Les femmes qui remarquent des troubles digestifs à la même période que celle de leurs règles sont nombreuses. On parle soit de constipation, soit de diarrhées, ou encore les deux en alternance. Mais il peut aussi y avoir des nausées qui vont parfois jusqu’aux vomissements, ou encore des ballonnements. Ces désagréments concernent aussi des personnes qui n’ont pas l’habitude d’avoir de troubles digestifs le reste du temps. Quant à celles qui ont le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable, leurs symptômes ont alors une forte tendance à augmenter. Ils peuvent aussi apparaître avant les règles (cf : syndrome prémenstruel). N’oublions pas non plus que les spasmes et douleurs abdominales sont monnaie courante.
troubles digestifs liés au cycle : un sujet tabou
Malgré tout, c’est un sujet qui est encore peu abordé.
On peut supposer que la société a une part de responsabilité. En effet, les femmes sont constamment renvoyées à l’image de la délicatesse, fragilité, propreté,…etc. En somme, la perfection constante (irréaliste car elles sont tout aussi humaines que les hommes). Ce qui est certain c’est que le tabou du sang des menstruations (et celui-là précisément, car le sang d’autres situations dérange beaucoup moins) est très étroitement lié à celui du transit. Car même si tout le monde ne parle pas facilement de ses troubles digestifs, ça reste plus facile que le sujet des règles. Donc quand ils sont présents justement parce que c’est la période du cycle que l’on cache, il y a comme une double gêne.
D’autre part, beaucoup de femmes ne pensent pas à mentionner leurs troubles digestifs à leur médecin, gynécologue ou sage-femme. Non pas par pudeur mais parce qu’elles ne font pas du tout le lien avec leur cycle (étant donné que c’est encore assez tut).
Quel est le lien entre les sphères gynécologique et digestive ?
Quand les règles démarrent, l’utérus se contracte pour expulser le sang. L’endomètre (paroi extérieure de l’utérus) sécrète des hormones appelées prostaglandines, qui vont faciliter les contractions. Mais comme elles sont situées sur les parois de l’utérus, elles se « baladent » et atteignent les intestins (très proches). Ainsi, eux aussi augmentent leurs contractions, ce qui peut provoquer des diarrhées, ballonnements et crampes.
L’autre hormone potentiellement responsable, c’est la progestérone. Produite par les ovaires tout au long du cycle, elle atteint (ou est censée le faire) son pic de quantité juste avant les règles. C’est ce qui peut provoquer la constipation parce qu’elle modifie les contractions de l’intestin qui font avancer les aliments dans le tube digestif. A l’inverse, son taux chute soudainement au début des règles, ce qui peut aussi causer des perturbations au niveau de ces même contractions.
Enfin, le taux d’autres hormones augmente également à cette période du cycle. Notamment la sérotonine et l’ocytocyne, qui peuvent causer une plus grande mobilité de l’intestin, et donc des diarrhées.
Comment soulager ces symptômes ?
1 – l’alimentation
Ce qui est prioritaire, c’est de faire attention à son alimentation. Il vaut mieux éviter les repas trop copieux, gras, sucrés, salés… Ils peuvent en effet augmenter les troubles du transit. Les aliments fermentés sont recommandables car ils peuvent aider la flore intestinale à créer de bonnes bactéries. Prendre des probiotiques en complément (de bonne qualité !) peut également être un appui dans cette même optique. Au contraire, certains aliments sont à éviter car irritants (produits laitiers, café) ou sources de gaz (chou, haricots, sodas…). En cas de diarrhée, il faudra favoriser les féculents, tandis que pour la constipation ce sera les fibres. Par ailleurs, on ne pense pas assez à bien prendre le temps de mastiquer ses aliments alors que c’est important pour avoir une digestion de qualité. C’est le bon moment pour y être encore plus attentive ! Boire suffisamment d’eau dans la journée fait également une différence notoire.
2 – la gestion du stress
La deuxième chose importante à faire, c’est de limiter au maximum le stress. En effet, le stress provoque souvent des désordres dans notre ventre, comme les crampes intestinales ou l’acidité gastrique. Les effets pourraient donc être décuplés en cette période du cycle (sans oublier que l’utérus est voisin de ces organes donc possiblement impacté). Par ailleurs, on sait aujourd’hui qu’il y a une connexion entre le cerveau et le système digestif. On parle d’ailleurs de système nerveux entérique : on compte environ 500 millions de neurones dans l’intestin, ce qui justifie l’expression « deuxième cerveau du corps ». Donc bien souvent, nos émotions se reflètent sur notre digestion. Apaiser le stress permet ainsi de limiter les troubles digestifs (notamment les diarrhées).
3 – l’activité physique
Pratiquer du sport pendant les règles semble paradoxal étant donné qu’il y a souvent un inconfort. Pourtant, l’activité physique permet justement de l’améliorer : en stimulant la circulation sanguine, les muscles et les organes sont plus détendus, et par conséquent une diminution des troubles digestifs. Sans oublier que bouger induit une amélioration de l’humeur, qui est très liée à la digestion. Double bénéfice ! Selon les personnes, il vaut mieux favoriser une activité plus douce : yoga ou pilates par exemple.
4 – les plantes
Certaines plantes en infusion ou décoction peuvent également être un appui pour la digestion :
- Le fenouil est particulièrement réputé pour agir sur tous les troubles de cette sphère, et en plus il contient des phytoestrogènes donc il régule les hormones féminines par la même occasion.
- La mélisse apaise les spasmes de l’estomac et de l’intestin et aide à mieux dormir.
- L’huile essentielle de menthe poivrée est très efficace en cas de nausées.
- etc.
Comme toujours, il faut toujours s’adapter : interactions médicamenteuses, allergies, problèmes particuliers de santé… etc.
Pour aller plus loin…
Si vous vous reconnaissez dans les symptômes évoqués mais que vous vous sentez un peu perdue, c’est avec plaisir que je vous accompagnerai pour vous éclairer. Vous pouvez me contacter en cliquant sur la petite enveloppe (en haut ou en bas à droite du site) ou bien sur mon compte Instagram. Vous avez également la possibilité de réserver une séance découverte gratuite afin que je puisse répondre à vos questions concernant mon procédé.
Au plaisir de vous rencontrer,
Clémence